L’activité physique, un atout dans la lutte contre le cancer

Si les bénéfices du sport sur la santé sont aujourd’hui largement reconnus, pratiquer une activité physique lorsqu’on est atteint d’une maladie n’est pas une évidence. Pourtant, c’est un facteur important pour améliorer le bien-être au quotidien et l’évolution de la maladie, notamment dans le cas de cancers. La promotion de l’activité physique et la réduction de la sédentarité fait d’ailleurs partie intégrante du plan cancer 2014-2019, qui vise à améliorer la prise en charge des patients après le diagnostic d’un cancer.

L’institut national du cancer (INCA) a publié début 2017 un rapport répertoriant les bénéfices de la pratique d’une activité physique pendant le traitement d’un cancer.
Menée auprès d’environ 1.500 patients, majoritairement des femmes (dont les ⅔ étaient atteintes d’un cancer du sein), l’enquête a mis en évidence que la pratique d’une activité physique pendant un traitement anticancéreux était loin d’être marginale : 74% des patients ont continué à pratiquer une activité physique malgré la maladie, et 17% ont même débuté une activité après le diagnostic.

Les bénéfices de l’activité physique pour les personnes atteintes d’un cancer

Parmi les bénéfices attendus de la pratique du sport, les patients citent à l’unanimité l’amélioration de la qualité de vie et du bien-être (99%), une augmentation des chances de guérison (83%), la réduction de la fatigue et de la douleur, et la préservation du statut social.
Les données scientifiques confirment que l’activité physique pendant le traitement du cancer s’avère bénéfique sur de nombreux points :

  • la prévention du déconditionnement physique (une diminution des capacités cardiorespiratoires et musculaires qui peut rendre difficile les gestes de la vie quotidienne)
  • une réduction de la fatigue liée au cancer et une amélioration globale de la qualité de vie, notamment par une image du corps plus positive et une meilleure intégration sociale
  • une amélioration de la composition corporelle, avec plus de muscle et moins de masse grasse
  • le maintien de la masse musculaire permet également de préserver la force physique (notamment chez les femmes atteintes de cancer du sein)
  • cette meilleure composition corporelle contribue à mieux tolérer les traitements et leurs effets secondaires
  • un allongement de l’espérance de vie et une réduction du risque de récidive.

Une méta-analyse du rapport conclut à un risque de mortalité réduit de 34% chez les femmes atteintes d’un cancer du sein localisé et pratiquant une activité physique modérée à soutenue, 2 à 3 h par semaine.

Plus globalement, les données de la littérature scientifiques démontrent qu’une activité physique adaptée, pratiquée de manière régulière, permet d’améliorer la survie jusqu’à 40 % (pour le cancer colorectal) et de réduire les effets secondaires liés aux traitements anticancéreux, notamment la fatigue.

Sport et cancer : en pratique

Les bénéfices de l’activité physique retrouvés dans la littérature sont observés pour une pratique mixte, associant un travail cardiovasculaire et du renforcement musculaire au cours d’exercices d’intensité modérée à élevée, en moyenne 30 minutes par jour, 5 fois par semaine. Il est important de noter qu’une pratique moindre, en terme de durée et d’intensité, constitue toujours un acquis par rapport à l’état sédentaire.

Par ailleurs, plus l’activité physique est initiée (ou préservée) tôt dans le parcours de soins, plus ses effets seront bénéfiques sur le patient. Les recommandations officielles préconisent aujourd’hui de proposer une activité physique au patient dès le diagnostic de cancer posé.

C’est par exemple ce qui s’est passée pour Elisabeth, qui témoigne de son expérience de pratique de l’escrime pendant le traitement de son cancer.

Les limites à la pratique d’une activité physique adaptée chez les patients atteints d’un cancer

En dépit de tous les avantages reconnus de l’activité physique pendant le traitement d’un cancer, il existe encore de nombreux freins à la pratique : au niveau physique, d’abord, puisque la fatigue (notamment liée aux traitements) et les douleurs restent le principal obstacle à une pratique physique régulière.
Il faut également lutter contre les barrières psychologiques chez certains patients qui pensent “ne pas y arriver” ou manquent de motivation, ce qui peut conduire à un manque d’engagement dans l’activité physique.
Enfin les contraintes organisationnelles sont nombreuses, notamment la difficulté à trouver une activité physique adaptée à sa pathologie dans une zone géographique proche de son domicile.

C’est pourquoi, dans le cadre du plan Sport, Santé, Bien-Être en Bretagne, une offre d’activité physique adaptée proposée en région et identifiée sur la base de quelques critères qualité, notamment la formation de l’encadrant de l’activité, est aujourd’hui mise à disposition des patients sur le site Sport Santé Bien-Être, via une recherche géolocalisée selon la pathologie, permettant à chacun de trouver une activité physique adaptée à sa pathologie, proche de son domicile.

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